Résumé Contexte
Le cancer du col utérin est une maladie évitable encore très répandue malgré la grande disponibilité du test de Papanicolaou, qui permet de dépister ce type de cancer et ses lésions précurseurs. Notre étude visait: i) à estimer et à comparer les taux de dépistage par le test de Papanicolaou, ajustés selon l’âge et la présence d’une hystérectomie, dans les 37 bureaux de santé publique de l’Ontario, et ii) à analyser l’association entre divers facteurs et les taux de dépistage par le test de Papanicolaou (au palier écologique).
Méthode
Les résultats de plus de 80 % des tests de Papanicolaou en Ontario sont entrés dans le registre ontarien Cytobase. Nous avons utilisé ce registre pour déterminer les taux de dépistage par le test de Papanicolaou, ajustés selon l’âge, l’hystérectomie et la couverture de Cytobase pour l’année 2001. Au moyen d’analyses de régression linéaire multiple, nous avons évalué la relation entre ces taux de dépistage et divers facteurs au palier écologique.
Résultats
Les taux de dépistage par le test de Papanicolaou ajustés selon l’âge, l’hystérectomie et la couverture de Cytobase sur un an variaient de 11,6 % à 73,9 % d’un bureau de santé publique à l’autre. Le taux pour l’ensemble de l’Ontario était de 40,7 %. Selon nos analyses multivariables, la présence d’un hôpital d’enseignement était associée à des taux de dépistage supérieurs.
Conclusion
Les taux de dépistage par le test de Papanicolaou sur un an variaient considérablement dans les 37 bureaux de santé publique de l’Ontario. Les taux apparaissant dans le répertoire Cytobase étaient plus faibles que les taux déclarés par les intéressées dans l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (il y a peut-être eu surdéclaration dans l’Enquête). Dans l’ensemble, les femmes n’étaient pas testées aussi souvent que le recommande le Programme ontarien de dépistage du cancer du col de l’utérus. Nous avons observé une association positive entre les taux de dépistage par le test de Papanicolaou et la présence d’un hôpital d’enseignement. Des problèmes de qualité des données limitent notre capacité de surveiller le dépistage du cancer du col utérin. Un registre provincial serait une solution.