Objectifs
Un traitement antituberculeux (TB) adéquat est un facteur important pouvant influencer les résultats du patient. Une mortalité plus élevée est observée chez les patients qui ne reçoivent pas un traitement optimal comprenant de l'isoniazide et de la rifampicine. L'objectif de cette étude est d'évaluer l'association entre l'utilisation d'autres schémas thérapeutiques anti‐TB (sans rifampicine ni isoniazide) et la mortalité chez les patients nécessitant des soins intensifs.
Méthodes
Etude de cohorte rétrospective, de janvier 2010 à décembre 2018. Les patients âgés de >18 ans avec un diagnostic de TB, admis à l'unité de soins intensifs d'un hôpital général, avec des soins tertiaires, affilié à l'Université (Hôpital de Clínicas de Porto Alegre‐HCPA) ont été inclus. Des données sur le traitement anti‐TB utilisé et les résultats du traitement ont été collectés.
Résultats
462 patients répondaient aux critères d'inclusion et ont été inclus dans l'analyse; 284 ont utilisé le schéma thérapeutique habituel (rifampicine, isoniazide, pyrazinamide et éthambutol ‐ tous par voie orale) et 178 ont utilisé des schémas thérapeutiques alternatifs (lévofloxacine IV plus éthambutol oral plus streptomycine IM ou amikacine IV, sans rifampicine ni isoniazide). La mortalité était plus élevée chez les utilisateurs de schémas thérapeutiques alternatifs (63,5%) que chez les utilisateurs de schémas thérapeutiques habituels (51,4%) (P = 0,011). Dans l'analyse multivariée, l’âge, l'albumine et le décès ont été indépendamment associés à l'utilisation de schémas thérapeutiques alternatifs.
Conclusions
Les programmes de lutte contre la TB dans lesquels la rifampicine IV n'est pas largement disponible devraient envisager de l'inclure, en particulier pour les patients atteints de TB et sévèrement malades, pour lesquels la survie peut être améliorée.