Objectifs
Explorer les trajectoires de la santé physique et psychosociale et leurs relations réciproques chez les femmes ayant subi une réparation de fistule en Ouganda, un an après la chirurgie.
Méthodes
Nous avons recruté une cohorte longitudinale de 60 femmes en hospitalisation de chirurgie à l'hôpital de Mulago, à Kampala en Ouganda (décembre 2014 à juin 2015) et les avons suivies pendant un an. Nous avons collecté des données d'enquête sur la santé physique et psychosociale lors de la chirurgie et à 3, 6, 9 et 12 mois via le téléphone mobile. Les caractéristiques de la fistule ont été extraites des dossiers médicaux. Toutes les participantes ont fourni un consentement éclairé écrit. Nous présentons les résultats de l'analyse univariée et de la régression linéaire.
Résultats
Au cours du suivi postopératoire, la plupart des femmes ont rapporté une amélioration de leur santé physique et psychosociale, principalement au cours des six premiers mois. A 12 mois, l'incontinence urinaire avait diminué de 98% à 33% et la faiblesse générale de 33% à 17%, tandis que l’état de santé général excellent à bon s’élevait de 0% à 60%. La réintégration, l'estime de soi et la qualité de vie ont toutes augmenté au cours des six mois et sont restées stables par la suite. La stigmatisation rapportée a été réduite, mais une certaine perception négative de soi est restée à douze mois (moyenne 17,8). La santé psychosociale était significativement affectée par la déclaration de symptômes physiques; à 12 mois, les symptômes physiques étaient associés à un score de réinsertion moyen inférieur de 21,9 (IC95%: ‐30,1 à ‐12,4)
Conclusions
Notre cohorte longitudinale a connu des améliorations spectaculaires de la santé physique et psychosociale après la chirurgie. La persistance des symptômes liés à la fistule et les différences substantielles en matière de santé psychosociale par symptôme physique soutiennent une intervention supplémentaire pour favoriser le rétablissement des femmes ou des services plus ciblés de soutien psychosocial et de réintégration pour veiller à ce que celles aux prises avec des difficultés physiques ou psychosociales bénéficient d'un soutien approprié.