Objectif
La perte de liquides lors des infections par la maladie du virus Ebola (MVE), due à un dysfonctionnement gastro‐intestinal, conduit à un épuisement du volume. Les températures environnementales élevées peuvent aggraver l’épuisement des volumes ou entraver la fourniture des soins médicaux par les prestataires portant un équipement de protection individuelle totale. Nous avons étudié l'effet de la température environnementale sur la mortalité.
Méthodes
Nous avons évalué les variables démographiques et les résultats pour 465 patients atteints de la MVE et les données de température environnementale quotidienne pour le Libéria et la Sierra Leone au cours de l’épidémie de 2014‐2015. Les températures environnementales moyennes quotidiennes ont été moyennées sur le séjour dans l'unité de traitement d'Ebola (UTE) de chaque patient et les seuils de température environnementale ont été déterminés.
Résultats
La mortalité était de 57,6% chez les patients diagnostiqués avec la MVE. L'analyse de la mortalité à travers les quintiles de température environnementale a indiqué un effet de seuil. Dans l'analyse de régression multiple, les patients dont la température environnementale moyenne était supérieure au seuil de 27,4 °C au cours de leur séjour sous UTE étaient significativement plus susceptibles de décès que ceux en dessous de ce seuil (aOR = 2,5; IC95%: 1,6‐3,8; p <0,001). Cette tendance n'a été observée que chez les patients traités dans des UTE sous tente blanche et non dans les UTE avec un toit en aluminium.
Conclusion
Nos résultats suggèrent qu'une température ambiante moyenne supérieure à 27,4 °C (81,3 °F) pendant le séjour des patients dans l'UTE est associée à un risque plus élevé de décès chez les patients atteints de la MVE et pourrait avoir un impact potentiel de réduction grâce à une construction améliorée de l'UTE ou à une autre méthode de contrôle de la température dans les UTE.