Objectifs
Les taux d’échec du traitement de 1ère ligne et les passages au traitement de 2nde ligne sont des indicateurs clés pour les programmes nationaux VIH. Nous avons évalué l’échec immunologique du traitement selon les critères de l’OMS dans le programme national VIH tanzanien.
Méthodes
Nous avons inclus les adultes entreprenant une thérapie de 1ère ligne entre 2004 et 2011 avec une numération des CD4 prétraitement disponible et un suivi ≥6 mois. Nous avons évalué les rapports en dessous du risque pour l’échec immunologique du traitement et le passage subséquent à la thérapie de 2nde ligne, en utilisant les méthodes de risques concurrents pour tenir compte des décès.
Résultats
Sur 121.308 adultes, 7% ont connu un échec immunologique du traitement et 2% sont décédés sans observation d’échec immunologique du traitement, sur une médiane de 1,7 ans. La probabilité cumulée d’échec immunologique du traitement sur six ans était de 19,0% (IC95%: 18,5 à 19,7) et 5,1% (4,8 à 5,4) de décès. Les prédicteurs d’échecs immunologiques du traitement comprenaient: l'instauration précoce du traitement (p <0,001), l'initiation dans les établissements de niveau inférieur (SHR = 2,23 [2,03 à 2,45] pour les dispensaires versus les hôpitaux), le sexe masculin (1,27 [1,19 à 1,33]) et l'initiation du traitement à des taux de CD4 faibles ou élevés (par exemple, 1,78 [1,65 à 1,92] et 5,33 [4,65 à 6,10] pour des taux <50 et ≥500 versus des taux compris entre 200 et 349 cellules/mm3, respectivement). Sur 7.382 participants à l'analyse sur le moment du changement de traitement, 6% ont changé de traitement et 5% sont décédés avant le changement. Quatre ans après l’échec immunologique du traitement, la probabilité cumulative du changement de traitement était de 7,3% (6,6 à 8,0) et de 6,8% (6,0 à 7,6) pour les décès. Ceux qui ont connu un échec immunologique dans les dispensaires, les centres de santé et les établissements gouvernementaux étaient les moins susceptibles de changer de traitement.
Conclusions
Les taux d’échecs immunologiques du traitement et les besoins non satisfaits pour le traitement de 2nde ligne sont élevés en Tanzanie. La surveillance virologique, au moins pour les personnes avec un échec immunologique de traitement, est nécessaire pour minimiser les passages inutiles au traitement de 2nde ligne. Les établissements de santé gouvernementaux de niveau inférieur ont besoin de plus de support pour réduire les taux d’échec de traitement et pour améliorer l'adoption de la thérapie de 2nde ligne afin de maintenir les avantages d'une couverture accrue.