Objectifs: Evaluer la mesure dans laquelle les infections sexuellement transmissibles (IST) ont contribuéà la propagation du VIH en Afrique du sud et estimer dans quelle mesure des améliorations dans le traitement des IST ont réduit l’incidence du VIH.
Méthodes: Un modèle mathématique a été utilisé pour simuler les interactions entre le VIH et six autres IST (herpès génital, syphilis, chancre mou, blennorragie, infection à Chlamydia et à Trichomonas) ainsi que la vaginose bactérienne et la candidose vaginale. Les effets des IST sur les probabilités de transmission du VIH ont été supposés être compatibles avec les résultats de méta‐analyse d’études observationnelles et le modèle a été ajusté aux données de prévalence du VIH en Afrique du sud.
Résultats: La proportion de nouvelles infections VIH chez les adultes, attribuables à des IST curables a diminué, allant de 39% (marge d’incertitude: 24–50%) en 1990 à 14% (8–18%) en 2010, tandis que la proportion de nouvelles infections attribuables à l’herpès génital a augmenté. Les programmes de prise en charge syndromique sont supposés avoir réduit l’incidence du VIH chez les adultes de 6,6% (3,3 à 10,3%) entre 1994 et 2004, où la couverture de la prise en charge syndromique était de 52%. Si la prise en charge syndromique avait été introduite en 1986, avec la réalisation immédiate d’une couverture de 100% et un doublement du taux des recours à la santé, l’incidence du VIH aurait été réduite de 64% (36–82%) au cours de la décennie suivante. Mais si la même intervention avait été retardée jusqu’en 2004, l’incidence du VIH aurait diminué de seulement 5,5% (2,8 à 9,0%).
Conclusions: Les IST ont contribué de façon importante à la propagation du VIH en Afrique du sud, mais les efforts de contrôle des IST ont eu un impact limité sur l’incidence du VIH en raison de leur introduction tardive et de la couverture sous‐optimale.