Objectif: Déterminer la prévalence du VHC et le taux de coinfections VIH/VHC chez les femmes enceintes fréquentant le centre médical Saint Camille à Ouagadougou.
Méthodes: Au total 607 femmes enceintes, âgées de 16 à 45 ans, avec moins de 32 semaines d’aménorrhée ont été testées pour le VHC et le VIH en utilisant des tests rapides. La majorité des femmes incluses dans l’étude avaient précédemment été enregistrées comme infectées par le VIH, le centre étant un centre de référence dans le pays pour le programme de prévention de la transmission mère‐enfant du VIH. L’ARN du VHC a été extrait et quantifié en utilisant la réaction en chaîne de la polymérase sur l’ADNc avec des amorces imbriquées à la région 5′ non traduite. Les transaminases ont été dosées à partir d’échantillons de plasma en utilisant une méthode spectrophotométrique.
Résultats: 62,27% des femmes étaient infectées par le VIH. La prévalence du VHC était de 2,14% chez les femmes enceintes dépistées, soit 1,75% chez les VIH‐négatives et 2,38% chez les séropositives. Cette prévalence n’est pas significativement différente entre les femmes enceintes séropositives et celles séronégatives pour le VIH (P = 0,81). L’ARN du VHC a été retrouvé chez toutes les femmes ayant des anticorps anti‐VHC. Une augmentation significative des transaminases a été notée chez les femmes infectées par le VHC (p = 0,01 et p < 0,01 pour GPT et GOT respectivement). Les facteurs de risque significativement associés à la positivité pour le VHC chez les femmes enceintes comprennent notamment la transfusion et l’excision génitale. De plus, l’infection était liée au niveau d’éducation des femmes.
Conclusion: L’issue de la présente étude révèle que des efforts devraient être effectués pour promouvoir des pratiques médicales sûres et la lutte contre l’excision génitale chez les femmes, qui se trouvent être les principaux facteurs de risque associés à l’infection par le VHC.