Dans cette étude, nous avons identifié les génotypes des hantavirus et leurs réservoirs et avons évalué la distribution spatiale et temporelle du virus dans la population de rongeurs dans trois zones protégées de l’Argentine sur trois ans (2007‐2010). 837 rongeurs ont été capturés avec un effort de 22.117 piège‐nuits. Nous avons détecté le génotype Lechiguanas chez Oligoryzomys nigripes et O. flavescens et Pergamino chez Akodon azarae. Il n’y avait pas de corrélation entre la séroprévalence et le succès à piéger l’hôte. La proportion de mâles séropositifs était significativement plus élevée que celle des femelles séropositives. Le taux total des séropositifs était plus élevé que celui des séronégatifs dans chaque espèce hôte. Les individus séropositifs ont été observés durant les mois chauds et pas durant les mois froids, ce qui suggère un cycle d’infection. Cette investigation confirme que les aires protégées du centre‐est de l’Argentine sont des endroits avec une variété d’espèces de rongeurs sylvestres associés à différents génotypes de l’hantavirus où les réservoirs sont numériquement dominants. Bien qu’il y ait plus d’un réservoir connu pour l’hantavirus, des anticorps pour une seule espèce ont été trouvés dans chaque endroit. Cela peut s’expliquer par le fait que la transmission du virus n’a pas seulement besoin de la présence d’une espèce de rongeurs, mais aussi d’un seuil de densité. La longévité de seulement une petite proportion de la population hôte dans les mois froids peut fournir un mécanisme trans‐saisonnier pour la persistance du virus. La séroprévalence détectée était plus élevée que celle constatée auparavant dans des populations de rongeurs de l’Argentine, ce qui explique l’apparition de cas humains dans deux de ces trois endroits.