Bien que les premières études démontrent la pertinence des isotopes du nickel en cosmochimie et en tant que signature biologique, la composition isotopique du nickel des roches ignées et sédimentaires terrestres ainsi que celle des dépôts de minerais est encore très peu connue. Notre contribution s'organise en quatre axes, (a) détailler la procédure analytique pour la détermination des compositions isotopiques en nickel, (b) déterminer la composition isotopique de matériaux géologiques de référence variés, (c) estimer la composition isotopique de la Terre Silicatée Globale (BSE) par rapport au standard isotopique de référence de nickel NIST SRM 986, et (d) reporter la gamme des fractionnements isotopiques du nickel dépendants de la masse dans les roches magmatiques et les dépôts de minerais. Après purification suivant une procédure de chromatographie en deux étapes, les rapports isotopiques du nickel ont été mesurés par MC‐ICP‐MS puis corrigés du biais de masse instrumental par la méthode du double‐spike. La fidélité de nos mesures (erreur standard de la moyenne) est comprise entre 0.02 et 0.04‰, et la précision de mesure intermédiaire pour le NIST SRM 986 est de 0.05‰ (2s). Les roches ignées et mantelliques montrent une gamme restreinte de valeurs isotopiques δ60/58Ni entre −0.13 et +0.16‰, ce qui suggère une composition moyenne de la BSE à +0.05‰. Les nodules de manganèse (Nod A1; P1), le shale (SDO‐1), le charbon (CLB‐1) et le sol contaminé en métaux (NIST SRM 271) donnent des valeurs δ60/58Ni positives comprises entre +0.14 et +1.06‰, tandis que les sulfures riches en nickel présents dans les komatiites ont des valeurs négatives allant de −0.10 à −1.03‰.