L'objectif de cette étude est d'identifier la distribution spatiale optimale des meilleures pratiques de gestion (BMP) pour réduire le ruissellement de phosphore total (TP) des terres agricoles dans le plus grand bassin versant canadien qui se déverse dans le lac Érié, le Grand Lac le plus vulnérable à l'eutrophisation. Les mesures de BMP comprennent la réduction de l’épandage d'engrais, les cultures de couverture, les bandes tampons et la restauration des milieux humides. Les résultats environnemental du modèle SWAT alimentent une procédure d'optimisation spatiale utilisant deux fonctions objectives distinctes pour faire la distinction entre les coûts publics de mise en œuvre des programmes de BMP (PIC) d'une part et les coûts privés de réduction de la pollution (PAC) des agriculteurs d'autre part. Ces derniers tiennent compte des coûts d'opportunité de la mise hors service des terres et de l’évolution de la productivité des terres. Les PAC sont initialement inférieurs aux PIC, mais dépassent ce dernier après l’élimination de 30% de la charge de base annuelle de TP. Cela suggère que, dans des conditions optimales, les subventions et les primes d'incitation existantes couvrent les coûts économiques auxquels les agriculteurs sont confrontés jusqu’à un maximum de 30% de la réduction de la charge de base. L'imposition de réductions supplémentaires allant jusqu’à 40% entraîne un coût pour les agriculteurs de près de 52 millions de dollars par année. Il s'agit d'une augmentation de 45% par rapport à la solution optimale fondée sur le PIC et qui n'est donc pas jugée compatible avec les incitatifs dans le cadre du système actuel de partage des coûts du bassin versant.