Les lesbiennes, les gays et les bisexuels (LGB) tendent à se concentrer géographiquement dans les grandes zones métropolitaines et la recherche observe que les LGB sont une population défavorisée en termes de santé mentale par rapport à leurs homologues hétérosexuels. Des données contradictoires suggèrent que les risques pour la santé mentale sont plus importants pour les personnes LGB dans les espaces ruraux, tandis que d'autres recherches affirment que la résidence urbaine est plus préjudiciable à la santé mentale des LGB. L'un des facteurs contribuant positivement au bien‐être mental des personnes LGB est leur statut de partenaire. À ce jour, aucune étude ne permet d'examiner comment le partenariat peut améliorer les résultats défavorables en matière de santé mentale pour les populations LGB dans les zones urbaines et rurales. En utilisant dix ans de données regroupées de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), représentative à l'échelle nationale, cette étude examine la santé mentale et l'intersection de la sexualité, de la résidence géographique et du partenariat. Les modèles de régression logistique permettent d'estimer l'incidence de la sexualité, de la géographie et du statut de partenaire sur la santé mentale, stratifiées selon le sexe des répondants. Les résultats montrent que les hommes homosexuels en couple dans les zones rurales ont une meilleure santé mentale que leurs homologues hétérosexuels vivant en couple dans les plus grandes villes. Bien qu'elle ne soit pas significative, la même tendance est observée chez les femmes lesbiennes vivant en couple, qui ne subissent aucun désavantage important en matière de santé mentale, quel que soit le niveau géographique. Indépendamment du partenariat et de l'espace géographique, les hommes bisexuels, et surtout les femmes bisexuelles, présentent les pires résultats en matière de santé mentale par rapport à leurs homologues hétérosexuels.