Les gestionnaires disposent d'une variété d'outils leur permettant d'exercer une influence sur la perception des parties prenantes. La gestion du résultat et la publication stratégique de résultats non conformes aux PCGR ne sont que deux des possibilités que leur offre cet arsenal. Les auteurs se demandent comment la gestion du résultat réel et la gestion des régularisations influent sur la probabilité qu'une société publie une mesure du résultat ajusté non conforme aux PCGR dans ses communiqués sur les résultats et sur la possibilité qu'elle le fasse avec audace (c'est‐à‐dire en excluant des éléments récurrents). Ils se penchent en premier lieu sur des situations dans lesquelles les gestionnaires comblent déjà les attentes des analystes, soit en affichant un rendement élevé de l'exploitation soit en recourant à la gestion du résultat réel et à la gestion des régularisations. Les auteurs constatent que, lorsque le rendement élevé de l'exploitation permet à lui seul à l'entreprise de combler les attentes, les gestionnaires n'ont recours ni à la gestion du résultat ni à la publication d'information non conforme aux PCGR. Toutefois, lorsque les gestionnaires comblent les attentes en recourant à la gestion du résultat réel et à la gestion des régularisations, ils sont sensiblement moins susceptibles de publier des mesures du résultat non conformes aux PCGR. Les auteurs étudient en second lieu les scénarios dans lesquels les sociétés ne comblent pas les attentes. Ils constatent que, lorsqu'elles s'approchent de ces attentes, une fois géré le résultat conforme aux PCGR, ces sociétés sont beaucoup plus susceptibles de recourir à l'information non conforme aux PCGR, ce qui semble indiquer que le choix du moment et la nature relativement peu onéreuse de l'information non conforme aux PCGR permettent aux gestionnaires de paraître combler les attentes, hors PCGR, lorsque les résultats gérés conformes aux PCGR sont inférieurs aux attentes. De plus, les auteurs notent que les sociétés sont davantage susceptibles de faire état de résultats non conformes aux PCGR (et cela avec audace) lorsqu'elles sont dans l'impossibilité de recourir à la gestion du résultat réel ou à la gestion des régularisations, que les régularisations de l'exercice précédent leur imposent des limites, et que le rendement de leur exploitation est faible. Dans l'ensemble, les résultats de l’étude confirment l'existence d'une relation substitutive entre l'information financière non conforme aux PCGR, d'une part, et la gestion du résultat réel et des régularisations, d'autre part.