L'espace, le lieu et l'innovation: une approche fondée sur la distance
L'innovation apparaît de plus en plus comme un facteur indispensable du développement régional, et il est généralement reconnu que certaines régions offrent un contexte plus propice à l'innovation que d'autres. Dès lors, les régions privées des institutions et des milieux culturels appropriés sont incitées à les développer. Toutefois, l'innovation est aussi un phénomène spatial comme l'indiquent des observations de plus en plus nombreuses: la probabilité qu'un établissement introduise une innovation varie avec sa localisation par rapport aux métropoles, et ce, indépendamment du contexte local. S'inscrivant dans une perspective géographique, cet article présente une étude comparative de l'innovation pour trois secteurs manufacturiers (haute technologie, moyenne technologie, ainsi que première et deuxième transformation) et pour deux types d'innovation (produit, procédé). Les résultats montrent qu'au Québec, dans la mesure où un lien existe entre géographie et innovation, le rôle de la distance aux métropoles est prépondérant. Ces résultats rejoignent ceux de McCann (2007) qui a mis au point un modèle spatial de l'innovation pour l'étude de la distance aux métropoles, et sont compatibles avec la théorie des villes «nourricières»élaborée par Duranton et Puga (2003). Ils montrent aussi que les entreprises innovatrices du secteur de la haute technologie se comportent différemment des autres, ayant tendance à internaliser leurs comportements d'innovation dans des régions plus éloignées, peut‐être par nécessité ou bien pour en préserver le secret.