Les zones humides situées dans les zones arides représentent des ressources importantes pour l'agriculture et la faune, mais la concurrence peut entraîner des conflits entre l'homme et la faune. Nous avons cherché à comprendre les conditions dans lesquelles les personnes et la faune partageant les zones humides situées dans les zones arides peuvent coexister. Nous avons appliqué la méthode de comptage des traces dans les zones humides riveraines pendant la saison sèche et humide (n = 36 jours) en nous appuyant sur des relevés réalisés sur des transects en bande, des discussions de groupe (n = 3), des entretiens avec des informateurs clés (n = 26), une enquête socio‐économique auprès des ménages (n = 180) et des analyse de données secondaires afin d’étudier les interactions entre les hommes et la faune au sein d’une zone de gestion communautaire de la faune au Zimbabwe. Vingt‐six espèces fauniques qui fréquentaient les milieux humides riverains ont été identifiées. La forte densité de population et l'agriculture fluviale ‐ avec accès au bétail et aux charrues permettant de cultiver de plus grands champs ‐ ont limité l'accès de la faune aux zones humides. La saisonnalité, la sécheresse, la disponibilité de l'eau et la fertilité des sols, aggravées par la nombre limité de nouveaux moyens de subsistance et le manque de volonté politique à contrôler les cultures et l'installation dans les zones humides, ont été les moteurs du conflit. Par conséquent, les modèles basés sur la pression démographique et la disponibilité des ressources sont insuffisants pour éclairer l'atténuation des conflits homme‐faune. Des stratégies d’atténuation des comportements de recherche de rente sont nécessaires pour permettre la coexistence entre l'homme et la faune. Une action concertée entre les parties prenantes, notamment l’établissement de liens entre les avantages de la conservation de la faune, le respect des réglementations sur l'utilisation des zones humides, les comités d'usagers de l'eau, l'approvisionnement en eau et les technologies permettant de limiter le recours à la main‐d'œuvre dans les hautes terres, la diversification des moyens de subsistance et la production incitative de cultures résistantes à la sécheresse est recommandé.