Une forte densité de populations d'herbivores peut entraîner une intense compétition pour le fourrage et un épuisement de nourriture, ce qui réduit la qualité du régime alimentaire et les performances de la population. Nous avons testé les effets de la densité du rhinocéros noir de l'Est (Diceros bicornis michaeli) dans neuf populations in situ d’une densité de l’ordre de 0,01 à 0,7 individu par km2 sur la qualité de leur alimentation tout en contrôlant l'humidité et les nutriments disponibles pour les plantes. Nous avons utilisé les concentrations fécales de calcium, de phosphore, de cuivre et de zinc comme indices indirects de la qualité de l'alimentation sous la base de 473 échantillons de matières fécales fraîches provenant de 77 animaux adultes in situ, après avoir déterminé une corrélation minérale fécale‐régime positive dans des essais d'alimentation avec des rhinocéros noirs dans des zoos. Certaines populations ont dépassé 70 à 80% de leur densité maximale de peuplement estimée pour avoir un impact sur le fourrage. Cependant, nous n'avons pas trouvé de corrélation significative entre la densité de la population de rhinocéros et la qualité de l'alimentation, telle que mesurée par la teneur en nutriments minéraux fécaux. Cela démontre que les rhinocéros noirs peuvent avoir une plasticité comportementale suffisante pour ajuster leur alimentation afin de couvrir leurs besoins nutritionnels lorsque la densité augmente. Au lieu de cela, l'humidité disponible des plantes décalée d'un mois, reflétant les précipitations au cours des 4 semaines précédant chaque effort d'échantillonnage, a expliqué de manière significative les concentrations de minéraux dans les fèces. En revanche, les nutriments disponibles pour les plantes n'avaient aucun effet.