En Tanzanie, le projet d'une route qui traverserait le Parc National de Serengeti suscite des débats au niveau international quant à savoir si elle causerait des dommages irréversibles à l'écosystème. Nous avons évalué l'impact des routes et du trafic actuels dans l'écosystème du Serengeti sur une espèce d'ongulé servant d'exemple, l'impala (Aepyceros melampus). Nous avons mesuré combien les métabolites de glucocorticoïdes fécaux (FGM), indicateurs du niveau de stress, étaient affectés par différentes intensités de trafic, tout en tenant compte d'autres variables liées au stress telles que la distance par rapport aux routes, le type de végétation et la taille du groupe. Au total, 196 échantillons fécaux ont été collectés. Les FGM ont été mesurés au moyen d'un essai immuno‐enzymatique (EIA) validé pour plusieurs ruminants. Le taux de FGM était significativement plus élevé près des routes principales où le trafic est plus dense que près de routes où le trafic est moindre. Les prédateurs et la chasse illégale pouvaient aussi affecter le taux de FGM chez l'impala, mais l'effet possible de ces variables ne concordait pas avec les taux de FGM enregistrés et ne peut pas expliquer la variation observée. Ces résultats montrent pour la première fois qu'un mammifère africain manifeste un stress physiologique significatif lié aux routes et au trafic.