L’impact des éléphants sur la communauté des plantes ligneuses, à cause de l’enlèvement des écorces, a étéétudié dans les Réserves Nationales de Samburu et de Buffalo Springs, au Kenya. L’Acacia elatior Brenan, le plus abondant de la zone riveraine, comptait pour 68% (n = 1375) des plantes ligneuses. A. tortilis (Forsskal) Haine dominait les parcelles plus éloignées de la rivière. Les cas d’écorçage étaient significativement plus nombreux pour A. elatior que pour les autres espèces, ce qui indique une utilisation sélective. La zone riveraine, du fait qu’elle compte plus d’arbres de l’espèce préférée, A. elatior, comptait aussi le plus grand nombre de cas d’écorçage. La présence de très peu de jeunes plants le long de la rivière est attribuée au piétinement par les éléphants et à la consommation par d’autres espèces herbivores. On estime que respectivement 38,5% et 22,5% des A. tortilis et A. elatior de la zone riveraine devraient mourir dans les 4–5 années à venir, en raison d’écorçages sévères qui peuvent être de ≥75% de la circonférence de l’arbre. L’écorçage était positivement liéà la circonférence du tronc, les arbres de diamètre moyen étant les plus gravement affectés par le comportement sélectif des éléphants. Des cas d’écorçage intense ont été enregistrés au cours de la saison sèche. En raison de l’écorçage sélectif des éléphants, l’habitat riverain est condamnéà s’ouvrir progressivement, ce qui entraînera un changement considérable dans un proche avenir. L’impact des éléphants sur la végétation est moindre lorsqu’on s’éloigne de la rivière, et il augmente en fonction de leur densité.