Résumé
Avec une incidence entre 0,07 et 0,1%, la survenue d’une tumeur maligne au cours de la grossesse est un événement rare. Il s’agit essentiellement de tumeurs mammaires, gynécologiques et cutanées, ainsi que d’hémopathies malignes. Devant cette situation, le clinicien est soumis à de nombreuses interrogations, auxquelles il est peu préparé: nécessité d’une modification du schéma thérapeutique en fonction des traitements autorisés,... La complexité de ces situations cliniques et la nécessité d’obtenir des données épidémiologiques, pharmacologiques et biologiques complètes afin de mieux répondre à ces interrogations rendent indispensable la création d’un réseau national labellisé. Dans le cadre de la structuration nationale pour la prise en charge des pathologies rares, une unité de coordination d’un réseau national, pour la prise en charge des patientes ayant un cancer associé à la grossesse, va être créée sous l’égide du CNGOF (Collège national des gynécologues obstétriciens français), avec plusieurs équipes associées, réparties sur le territoire national afin d’assurer une structuration nationale pour la prise en charge des patientes. Les finalités du centre et du réseau sont d’aider à une prise en charge homogène et optimale des patientes sur le territoire national, et à l’obtention de données épidémiologiques et pharmacologiques. Le projet consiste principalement, grâce la mise en place de réunions de concertation pluridisciplinaire, à la création d’un dossier national commun, et la validation et la diffusion de recommandations pour la prise en charge, et les traitements des tumeurs pendant la grossesse. Ce projet permettra de soutenir les travaux de recherche épidémiologique et biologique autour de la thématique des cancers associés à la grossesse, et de créer une sérothèque et une tissuthèque pour l’étude pharmacologique des agents cytotoxiques chez la femme enceinte et chez le fœtus en cas d’interruption médicale de grossesse.