Résumé Objectif
Le but de cet article est d’analyser les effets des soins par la méthode kangourou appliquée aux prématurés sur la prévention de l’infection nosocomiale.
Matériel et méthode
L’unité « mère kangourou » mise en place en 2004 en maternité était contiguë au service de néonatalogie. Ses deux principales composantes sont le contact peau à peau et l’allaitement. C’est une étude d’observation d’une seule variable représentée par la survenue d’une infection nosocomiale au décours de l’hospitalisation des prématurés en unité kangourou du 26 avril 2004 au 31 décembre 2010. Nous avons pris en considération certains facteurs classiques susceptibles d’intervenir dans la survenue d’une infection nosocomiale à savoir: l’âge gestationnel à la naissance et à l’admission en unité kangourou, le poids de naissance, le mode d’accouchement, le type de naissance, la durée d’hospitalisation supérieure à 48 heures, le mode d’alimentation et l’environnement hospitalier. Nous n’avons pas institué de mesures particulières pour prévenir l’infection nosocomiale en dehors du lavage des mains et l’interdiction aux visiteurs d’accéder à l’unité.
Résultats
Pendant la période du 26 avril 2004 au 31 décembre 2010, nous avons admis 674 nouveau-nés de moins de 2 000 g. L’effectif retenu et observé est de 636 dossiers de nouveau-nés toujours prématurés à l’admission en unité kangourou et pesant moins de 2 000 g. Les prématurés de moins de 33 SA représentaient 16 % avec une médiane à 31 semaines dans ce groupe et 345/7 SA pour les plus de 33 SA. Le poids médian à l’admission en unité kangourou était de 1 220 g pour les prématurés de moins de 1 500 g (59,74 %) et de 1 555 g pour ceux de plus de 1 500 g (40,23 %). L’âge postnatal à l’admission était de 15,5 jours (3–42). Dans la très grande majorité des cas (95 %), notre effectif a été recruté après un séjour en soins conventionnels pour des pathologies représentées par les complications classiques de la prématurité. Dans les deux tiers des cas (70,5 %), on a eu recours à une prescription d’antibiotiques, qui a été poursuivie dans moins de 5 % des cas en unité kangourou pour une durée ne dépassant pas trois jours. Dans notre population observée, aucun signe clinique pouvant évoquer une infection n’a été constaté. Ainsi, aucun enfant ne s’est vu prescrire d’antibiotiques après le début de leur prise en charge en unité kangourou dont la durée moyenne de leur séjour était de 11 jours.
Conclusion
L’impact des soins par la méthode kangourou dans la prévention de l’infection nosocomiale apparaît, chez nos prématurés, comme une stratégie efficace. Cette méthode qui associe à la fois la disponibilité du lait maternel et l’effet « antistress » du peau à peau devrait faire l’objet de travaux supplémentaires.