Résumé Intervention
Les programmes d’aide sociale complètent les revenus de la plupart des personnes en situation d’insécurité financière. Le revenu étant une source fondamentale de la santé, on peut s’attendre à ce que la supplémentation du revenu entraîne une amélioration de l’état de santé. Un débat sur la structuration (et la restructuration) des programmes d’aide sociale fait rage au Canada, mais les responsables des politiques ont peu de données probantes sur l’efficacité des programmes actuels pour améliorer la santé des personnes en situation d’insécurité financière.
Question de recherche
Dans cet article, nous évaluons les effets sur la santé des programmes d’aide sociale en Ontario, dans l’ensemble du Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Méthode
Nous avons fait appel à des enquêtes par panel représentatives à l’échelle nationale menées auprès des ménages (p. ex., l’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu de Statistique Canada) qui suivent les répondants au fil du temps. À l’aide d’un modèle à effets fixes, pour tenir compte des caractéristiques des répondants qui sont invariables dans le temps, et après avoir apporté des ajustements pour tenir compte des effets des principales caractéristiques variables dans le temps, nous avons modélisé l’évolution de l’état de santé associée aux changements dans les prestations d’aide sociale dans les sociétés en question. L’état de santé a été mesuré selon un barème d’auto-évaluation de la santé (passable/mauvaise c. bonne/très bonne/excellente).
Résultats
Nos résultats indiquent que la santé des bénéficiaires de l’aide sociale était moins bonne (Ontario, Canada, Royaume-Uni) ou la même (États-Unis) que celle des non-bénéficiaires. Au Canada par exemple, le fait de toucher des prestations d’aide sociale était associé à une probabilité 52,5 % plus élevée de déclarer une santé passable ou mauvaise.
Conclusion
Les programmes d’aide sociale au Canada et dans des pays comparables ne suffisent pas actuellement à améliorer la santé des personnes en situation d’insécurité financière. C’est probablement en raison de l’insuffisance des prestations, de l’exposition à des conditions d’emploi précaires ou de facteurs de sélection.