Résumé
Des adultes de Bemisia tabaci (Gennadius) élevés sur des plants de manioc ou de patates douces ont été étudiés afin de déterminer leur capacité de transmission du virus de la mosaı¨que indienne du manioc (ICMV) (Geminiviridae: Begomovirus) du manioc au manioc. Nous avons étudié, pendant 48 h, la contamination de l’insecte à partir de feuilles de manioc contaminées et l’inoculation du virus à des jeunes plants sains de manioc. L’ICMV a été transmis avec succès par l’aleurode du manioc au manioc mais pas à partir de la patate douce. Des amorces spécifiques du virus ont été mises au point sur des régions préservées du gène de la protéine membranaire (CP) (771 bases) d’un isolat de Trivandrum (Tri; référence AF423180 de la banque de gènes) puis utilisées pour la détection du virus chez les aleurodes vecteurs après différents AAP. Les activités enzymatiques de détoxification du cyanure de la rhodanèse et de la β-cyanoalanine synthase chez B. tabaci ont été évaluées. Nous avons montré qu’elles étaient plus élevées chez les populations d’aleurodes élevées sur manioc que sur celles élevées sur patates douces, ce qui pourrait expliquer en partie la plus forte mortalité sur manioc des aleurodes provenant de la patate douce. Des croisements entre les deux souches d’aleurodes ont permis l’obtention de descendants fertiles indiquant l’absence d’isolement reproducteur. Nos résultats confirment que seuls les aleurodes élevés sur manioc peuvent transmettre l’ICMV du manioc au manioc en Inde.