Résumé
La notion de chaîne opératoire est maintenant un outil d’analyse employé pour déchiffrer les pratiques funéraires, considérées comme un système technique. L’apport méthodologique est manifeste dans le domaine de la crémation car l’usage du feu conduit à la prise de contrôle de l’évolution naturelle du cadavre, multipliant les gestes techniques élaborés pour transformer le mort en défunt.
Nous nous attacherons à l’une des étapes de ce processus technique ; celle de l’élaboration des dépôts destinés à l’ensevelissement telle qu’elle est perçue chez les Rèmes et les Atrébates, au cours du 1er ou au début du IIe siècle ap. J.-C. Elle aboutit à la formation d’entités distinctes. A côté de l’ossuaire qui figure le défunt dans la sépulture, d’autres dépôts sont élaborés à partir du combustible carbonisé du bûcher. Ceux-ci peuvent se rencontrer dans la tombe ou dans le bûcher. Outre celles du défunt, le système funéraire rème et atrébate gère-t-il d’autres transformations matérielles ?