Résumé
Une étude prospective s’est déroulée de 2010 à 2012 à l’Hôpital général d’Abobo (HGA) à Abidjan afin de déterminer l’impact des maladies infectueuses et parasitaires sur le développement cognitif de l’enfant. Des échantillons de sang ont été examinés par les techniques de goutte épaisse et du frottis sanguin; quant aux échantillons de selles, par l’examen direct et la méthode de concentration par formol-éther. Nous avons évalué la prévalence, la charge parasitaire du paludisme et des parasites digestifs; puis recherché les facteurs de risque de ces affections. Au total, 331 femmes gestantes ont été recrutées au dernier trimestre de leur grossesse. L’indice plasmodique a été de 3,9 % avec un taux d’infestation spécifique à P. falciparum de 100 %. Concernant les protozoaires digestifs, il a été observé 71,3 % de non pathogènes, contre 9,7 % de pathogènes, soit une prévalence globale de 51,4 % de parasites digestifs. Les charges parasitaires moyennes calculées ont révélé 3089,2 tpz/μl de sang (IC à 95 %: 591,1 - 5587,3) pour le paludisme, 6,5 oeufs/gramme de selles (IC à 95 %: 0,4-13,4) pour les helminthes intestinaux et un parasite par champ microscopique pour les protozoaires (infestation fréquente). Il a été montré que la survenue du paludisme était plus liée à la non-utilisation de moustiquaires imprégnées (x2 = 0,012; p = 0,018) qu’à l’âge. Aucun lien n’a pu être établi entre la présence des parasites digestifs et l’âge des femmes enceintes, ou encore les conditions socio-économiques (niveau de scolarisation, profession, type de toilettes). Le paludisme est moins fréquent chez les femmes enceintes tandis que le taux de parasites digestifs demeure élevé.