Résumé
Dans le cadre de son objectif stratégique d’amélioration de la couverture vaccinale (CV), l’Agence de médecine préventive (AMP) a été sélectionnée par Gavi, l’Alliance du vaccin, pour une mission d’assistance technique (AT) auprès de cinq pays dont le Cameroun, la Côte d’Ivoire et la Mauritanie. Cet appui a concerné des districts déclarés prioritaires (DP), qui présentaient les performances les plus faibles en termes de CVet qui ont alors bénéficié, en 2014, d’un renforcement des capacités techniques et managériales en vaccinologie du médecin chef de district, de supervisions formatives et d’appuis techniques en logistique de santé, gestion et qualité des données. Une analyse des effets de cette mission sur l’amélioration de la couverture de la troisième dose du vaccin Pentavalent, qui est l’indicateur traceur de la performance du programme élargi de vaccination (PEV), a été réalisée. Nous avons comparé l’évolution de la CVen Penta3 entre les DP et les autres districts sanitaires, non prioritaires (DNP), suivi l’évolution de la CVen Penta3 de chaque DP et de la répartition des DP et DNP selon les catégories de CVen Penta3 entre janvier et décembre 2014. L’assistance technique a eu un effet positif sur la performance du PEV. En effet la progression de la CVen Penta3, sur la période étudiée, a été plus importante dans les DP que dans les DNP; de plus entre janvier et décembre 2014, la CV en Penta3 a augmenté dans 70 % des DP au Cameroun, 100% des DP en Côte d’Ivoire et 86 % des DP en Mauritanie. Par ailleurs, l’augmentation de la proportion des districts dont la CVen Penta3 était supérieure à 80 %, était plus importante dans les DP que dans les DNP: 20 % versus 8 % pour le Cameroun, 58% versus 29% pour la Côte d’Ivoire et 17 % versus 8 % pour la Mauritanie. Malgré ces résultats positifs et encourageants, ce dispositif peut être amélioré et des efforts restent à faire pour que tous les districts de santé aient une CV d’au moins 80 % pour tous les vaccins du PEV. Le défi aujourd’hui est que les États africains mobilisent les ressources nécessaires pour le maintien des acquis et la généralisation de ce type d’intervention dans le domaine de la santé publique.