Résumé Contexte
Le test de Papanicolaou est un moyen efficace de réduire l’incidence du cancer du col utérin. Cependant, certaines catégories de femmes sont moins susceptibles que d’autres de subir un test de dépistage. Comme les bases de données sanitaires des provinces canadiennes ne contiennent pas de champs de données indiquant l’appartenance ethnique ou la langue, nous ne disposons pas en général d’analyses employant de telles variables. Nous avons contourné le problème en utilisant des mesures collectives plutôt qu’individuelles pour déterminer la relation entre le fait d’avoir subi récemment un test de Papanicolaou et le revenu de la collectivité, la langue, le groupe ethnique, le milieu (urbain ou rural) et l’âge de la femme.
Méthode
Nous avons mis en correspondance le numéro de carte Santé et les registres cytologiques provinciaux afin d’établir avec précision la situation des femmes de la NouvelleÉcosse continentale et du cap Breton à l’égard du dépistage. Nous avons relié les codes postaux aux arrondissements de secteurs de dénombrement, puis aux données du recensement de Statistique Canada pour créer des mesures culturelles collectives pour chaque femme.
Résultats
Les femmes de la Nouvelle-Écosse continentale étaient plus susceptibles d’avoir subi récemment un test de Papanicolaou (rapport de cotes [RC]=1,36; intervalle de confiance [IC] de 95 %=1,33-1,39). Les femmes vivant dans des collectivités à faible revenu (RC=1,19; IC=1,15-1,22), autochtones (RC=1,60; IC=1,46-1,76), à population noire mixte (RC=1,25; IC=1,19-1,30) et rurales (RC=1,09; IC=1,07-1,11) et qui étaient par ailleurs plus âgées étaient moins susceptibles d’avoir subi récemment un test de Papanicolaou.
Discussion
Nous nous attendions à de tels résultats. Aux États-Unis et ailleurs, les méthodes individuelles ont permis de constater des associations entre la situation à l’égard du dépistage par le test de Papanicolaou et les femmes à faible revenu, vivant en milieu rural et d’ascendance autochtone ou noire. Nos constatations font état d’une méthode de mesure de l’appartenance ethnique et de la langue dont on pourrait envisager l’utilisation dans les études canadiennes sur l’utilisation des services, l’état de santé et le bien-être.