Résumé
Contexte: La population immigrante au Canada est diversifiée et ne cesse de croître, mais on sait peu de choses au sujet de son comportement en matière d’activité physique ou sur les modifications qu’on y apporte à mesure que l’on s’adapte au mode de vie canadien. L’étude élargit la surveillance de l’activité physique au Canada en vue d’inclure l’influence de la période écoulée depuis l’immigration, à l’intérieur de groupes ethniques et entre ces groupes.
Méthode: Pour cette étude, nous avons utilisé des données regroupées des cycles 1.1 (2000–2001) et 2.1 (2003) de l’Enquête transversale sur la santé dans les collectivités canadiennes (personnes âgées de 20 à 64 ans; N=171 513). Des prévalences pondérées de l’activité physique autodéclarée durant les loisirs (≥3 kcal·kg−1·jour−1 [KKJ]) ont été calculées, et des modèles de régression logistique multiple rajustés et non rajustés (selon l’âge, le revenu, la scolarité, l’IMC) ont servi à quantifier la cote exprimant la probabilité d’être physiquement actif (≥3 KKJ), selon la période écoulée depuis l’immigration (nouveaux immigrants [≤10 ans], immigrants depuis plus de 10 ans, non-immigrants), à l’intérieur de groupes ethniques et entre ces groupes (le groupe de référence était de race blanche).
Résultats: La prévalence de l’activité physique (≥3 KKJ) chez les nouveaux immigrants selon l’origine ethnique était la suivante: Blancs (21 %), Autres (19 %), Noirs (19 %), Latino-Américains (17 %), Asiatiques de l’Ouest/Arabes (16 %), Asiatiques de l’Est/du Sud-Est (14 %), Asiatiques du Sud (11 %). Les nouveaux immigrants de race noire et de sexe masculin et les femmes de race blanche avaient la prévalence la plus forte d’être physiquement actifs (H=27 %, F=18 %), tandis que les hommes et les femmes sud-asiatiques avaient la prévalence la plus faible (H=14 %, F=9 %). Il existe un gradient dans la prévalence d’être physiquement actif: nouveaux immigrants (16 %) < immigrants (20 %) < non-immigrants (24 %). Les différences ethniques dans la prévalence d’être physiquement actif selon la période écoulée depuis l’immigration montrent des tendances similaires pour les hommes et les femmes. Le fait de contrôler l’âge, le revenu, le niveau de scolarité et l’IMC n’a eu que peu d’effet sur la cote exprimant la probabilité d’être physiquement actif selon l’origine ethnique et le statut d’immigrant.
Conclusion: Ces résultats laissent supposer que les niveaux d’activité physique varient selon le statut d’immigrant et l’origine ethnique autodéclarée des adultes canadiens. Les stratégies pour promouvoir l’activité physique et prévenir la sédentarité devraient donc tenir compte de l’origine ethnique et de la période écoulée depuis l’immigration.