Résumé
Il est aujourd’hui courant d’observer l’interdépendance étroite entre la santé humaine et les écosystèmes où nous sommes enracinés. Pendant la plus grande partie de l’histoire de la santé publique, ce n’était pas si évident. Après plus d’un siècle d’attention aux maladies, à leurs causes biologiques, ainsi qu’aux moyens de corriger les risques auxquels nous étions exposés (en purifiant l’eau et l’air) et de faciliter les réponses appropriées (les vaccins, la nutrition), le discours de la santé publique a changé en adoptant le concept des déterminants de la santé, qui s’étendent aux domaines social, économique et environnemental. Ceci a amené le discours et la science de la santé publique à un niveau de complexité sans précédent au moment même où la préoccupation du public pour l’environnement augmentait. Pour aborder ces impacts multifactoriels et dynamiques sur la santé, il fallait un nouveau paradigme qui effacerait la séparation entre l’être humain et l’écosystème. Des approches écosystémiques de la santé sont nées du riche ferment intellectuel des années 1990, alors que le Canada était aux prises avec divers problèmes, de la contamination des Grands Lacs aux zoonoses. Le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada a joué un rôle prépondérant en appuyant une communauté internationale de scientifiques et d’érudits qui ont fait avancer les approches écosystémiques de la santé. Ces efforts collectifs ont opéré un changement vers un paradigme de recherche qui englobe la transdisciplinarité, la justice sociale, l’équité entre les sexes, la participation de groupes à intérêts multiples et la durabilité.