Résumé
Les besoins nutritionnels, quantitatifs et qualitatifs, d’une personne correspondent aux macro- et micronutriments nécessaires á l’entretien, au fonctionnement métabolique et physiologique et au maintien des réserves. Le malade de réanimation est par définition agressé (1); l’hypermétabolisme, qui correspond á la réponse au stress, est observé très fréquemment et traduit les effets systémiques de la libération de cytokines pro-inflammatoires et myoactives comme des modifications endocriniennes caractéristiques: augmentation de la sécrétion d’insuline et insulinorésistance, augmentation de la sécrétion des hormones dites de contre-régulation (cortisol, catécholamines, hormone de croissance, glucagon) et diminution des sécrétions thyroïdiennes et d’hormones sexuelles (cf. « Hyperglycémie en réanimation »). Le malade de réanimation présente des besoins nutritionnels variables qui dépendent du motif d’admission, de sa gravité, de son état nutritionnel antérieur et de ses comorbidités. Ils évoluent aussi au cours du temps et en fonction des traitements entrepris (2). Comme le dit Griffiths de Liverpool (3), il est inconcevable de ne pas fournir au malade de réanimation une oxygénothérapie adaptée á ses besoins; pourquoi n’en est-il pas de même pour la nutrition? La réponse en est peut-être dans les difficultés, toujours présentes en 2011, á évaluer les besoins.