Résumé
Cette étude s’intéresse à la mortalité des membres d’une société savante. D’après la littérature sur le gradient social de la mortalité, les membres d’une société savante devraient bénéficier de taux de mortalité beaucoup plus faibles que les autres groupes sociaux. Nous faisons appel aux données biographiques des membres de l’Académie des Sciences Autrichienne entre 1847 et 2005, et comparons leur mortalité à celle de l’ensemble de la population, puis à celle de la couche la plus instruite de la population. Il apparaît que les membres de l’Académie des Sciences ont une mortalité beaucoup plus basse que celle de la population générale. Le différentiel persiste, quoique de manière plus réduite, quand on effectue la comparaison avec la couche la plus instruite de la population. Par ailleurs, l’écart par rapport à l’ensemble de la population s’est agrandi avec le temps, particulièrement depuis le milieu du vingtième siècle.