Résumé
Nous savons beaucoup de choses à propos de l’organisation spatiale et de l’économie des entités culturelles Zimbabwéennes de Mapungubwe, Great Zimbabwe et Khami, mais peu sur leurs origines et leurs relations. Selon le peu de données disponibles, Mapungubwe (1220–1290 ap. J-C), Great Zimbabwe (1300–1450 ap. J-C) et Khami (1450–1820 ap. J-C) auraient été fondés, se seraient développés et se seraient effondrés successivement. De récentes recherches ont exploré les relations entre ces différents sites ainsi que ceux qui y sont rattachés, en étudiant les céramiques locales, les objets importés, la typologie des murs de pierres et notamment les préférences résidentielles, et la modélisation Bayesienne. La synthèse permet de tempérer la vision dominante selon laquelle la complexité sociopolitique dans le Sud de l’Afrique a commencé dans la vallée du Shashi-Limpopo, avant tout autre site dans la région. Tout d’abord, il y a de nombreux sites antérieurs à Mapungubwe, Zhizo et Leopard’s Kopje, avec des biens de prestige et des fortifications en pierre datant de la fin du premier millénaire ap. J-C. Ces caractéristiques seraient apparus à K2 et Mapungubwe dans la dépression du Limpopo. Deuxièmement, la culture matérielle et les datations carbones indiquent que Great Zimbabwe était déjà un lieu important quand Mapungubwe s’est effondré. Enfin, Khami et Great Zimbabwe coexistent pendant plus d’un siècle, avant que ce dernier ne tombe en déchéance. Par conséquent, la complexité sociopolitique dans le Sud de l’Afrique a probablement emprunté des trajectoires différentes de celles qui sont actuellement tracées avec les connaissances disponibles.