Résumé
L’œuvre de Ezza Agha Malak, écrivaine libanaise francophone de l’extrême contemporain, se prête à l’étude imagologique du Liban et de la ville de Beyrouth. Dans La Dernière des Croisés la topographie de la ville de Beyrouth occupe l’avant-scène du roman. La spatialité du récit et la géométrie architecturale du texte sont aussi importantes. Les incipit forment un lieu et un moment particulièrement travaillés de façon à accrocher le lecteur. Dans le roman, dans un parcours triangulaire Vallée-Ville-Beyrouth, la géographie réaliste ou métaphorique de la Ville fonctionne comme un topos indispensable au récit. Raconter devient l’acte d’une déambulation symbolique. Le parcours de Vallée-Ville et vice versa préconise le parcours de l’individu, l’ascension ou sa chute sociale. J’essaierai de montrer dans cette étude que la phénoménologie de l’espace n’est pas fortuite pour l’héroïne dont la métamorphose s’opère par la transgression des lieux et de la ville, notamment de la ville de Beyrouth, ville aux mille paradoxes et aux enjeux ontologiques et déontologiques d’une métropole moderne moyenne orientale.