Résumé
La prévention de la récidive post-opératoire au cours des MICI est un problème complexe, mais fréquent. Le risque de résection intestinale au cours de la maladie de Crohn dans une étude en population incluant 314 patients avec un suivi médian de 13,2 ans était évalué à 49% et 64% respectivement à 10 et 30 ans après le diagnostic [1]. Si la chirurgie permet généralement de passer un cap, elle ne permet pas de contrôler l’évolutivité de la maladie. Au cours de la rectocolite hémorragique, le risque de colectomie dans une étude en population incluant 368 patients avec un suivi médian de 15,1 ans était évalué à 16% et 28% respectivement à 10 et 30 ans après le diagnostic [1]. Il était classique de considérer que la chirurgie permettait de «guérir» la rectocolite hémorragique. Ce concept est largement remis en cause en raison du risque élevé de pochite chronique après coloproctectomie et anastomose iléoanale, et du risque de persistance de la maladie sur le rectum après colectomie totale et anastomose iléorectale, intervention de plus en plus souvent pratiquée au cours de d’activité génitale étant donné le risque d’hypofertilité après anastomose iléoanale [2].
La prise en charge postopératoire implique de connaître les facteurs favorisant la récidive, d’en évaluer les conséquences et de les mettre en balance avec les avantages et inconvénients d’un traitement préventif. Etant donné les particularités propres à la maladie de Crohn et à la rectocolite hémorragique, ces 2 situations seront développées séparément. Seuls les traitements préventifs de la récidive postopératoire seront abordés; les traitements curatifs une fois la rechute confirmée, ne diffèrent pas des traitements classiques des MICI.