Résumé
Le diagnostic des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) se base sur un ensemble de critères cliniques, endoscopiques et histologiques. A l’heure actuelle, il n’existe pas de « gold standard » pour poser le diagnostic de MICI. L’examen histologique se base sur un ensemble de critères statistiquement discriminants entre la rectocolite hémorragique (RCH) et la maladie de Crohn (MC).
Le but de ce travail est d’évaluer la variabilité interobservateur et la valeur de l’examen histologique dans le diagnostic des MICI.
Matériel et méthodes
70 cas de MICI colligés au service d’anatomie pathologique du CHU Hassan II de Fès ont été relus indépendamment et sans renseignement clinique ou endoscopique (RCE) par trois anatomopathologistes. Leurs diagnostics étaient comparés au diagnostic initial retenu en connaissant les RCE.
La concordance interobservateur dans le diagnostic des différents signes histologiques était évaluée.
Résultats
La concordance interobservateur dans le diagnostic des différents signes histologiques était faible à moyenne. Le diagnostic de RCH était concordant dans 63 %, de maladie de Crohn dans 38% et MICI de type indéterminé dans 33 %. Les modifications architecturales étaient plus marquées dans la RCH (81 % des cas) que dans la maladie de Crohn. Dans cette dernière prédominent l’infiltrat inflammatoire et surtout la plasmocytose basale dans 96 % des cas.
Conclusion
Ce travail montre une faible reproductibilité des critères histologiques utilisés dans le diagnostic des MICI. En dehors d’une définition consensuelle des critères histologiques, le diagnostic de MICI reste tributaire d’une confrontation histologique, clinique et endoscopique.