La résistance à la méticilline du Staphylococcus aureus (SA) ne cesse de diminuer en France. Nous avons évalué la prescription des antibiothérapies probabilistes dans les bactériémies à SA et leur impact clinique.Il s’agit d’une étude rétrospective incluant les bactériémies à Staphylococcus aureus sur le CHU d’Angers entre novembre 2012 et septembre 2013 avec recueil de l’antibiothérapie prescrite au rendu « cocci gram (CG)+ », à J5, hospitalisation depuis plus de 5 jours ou dans les six derniers mois, signes de gravité clinique, mortalité à J5.Nous avons inclus 146 épisodes de bactériémies. A l’annonce de CG+, 10 patients étaient décédés, 38,2 % ont reçu un anti-SARM (n=52), 54,4 % un anti-SASM (n=74), 7,4 % aucun antibiotique (n=10). Parmi les bactériémies à SARM (n=23), 60,9 % (n=14) ont reçu une antibiothérapie initiale à visée SARM contre 36,3 % (n=41) pour les bactériémies à SASM (n=113) (OR=2,71, p=0,03). Cette adaptation semble influencée par une hospitalisation récente (OR=1,82 ; p=0,33) et la présence de signes de gravité (OR=1,87, p=0,23). Dans 21,4 % (n=6) des bactériémies à SASM, l’antibiothérapie anti-SARM n’a pas été désecaladée. La mortalité à J5 est 13 %. L’absence d’antibiothérapie dans les 24 premières heures (OR=2,97 ; p=0,046) et une prescription de C3G (OR=5,2, p=0,05) en monothérapie augmentent le risque de décès à J5.L’antibiothérapie initale semble adaptée à l’histoire et la présentation des patients. L’initiation sans délai, la visée staphylococcique et la désescalade sont les éléments importants du traitement.