La CMI moyenne des glycopeptides pour Staphylococcus aureus augmente progressivement depuis plusieurs années et est un facteur de risque de mortalité dans les BSARM lorsqu’elle est ≥ 2 mg/l.Évaluer l’impact des associations d’antibiotiques et du taux sérique de glycopeptide sur la mortalité globale en cas de BSARM.Etude prospective réalisée au CHU de Strasbourg du 1 er octobre 2003 au 1 er avril 2006 chez des sujets adultes. Suivi des patients pendant 30 jours après le début du traitement efficace (vancomycine ou teicoplanine ± un autre antibiotique actif sur l’antibiogramme (aminoside, rifampicine, acide fusidique ou fosfomycine). Taux résiduel sérique (TRS) de glycopeptide mesuré à J3.103 patients inclus, 31 (30,1 %) décédés à J30, 56 (54,4 %) traités par une association d’antibiotiques, 28 (27,2 %) avec un TRS de glycopeptide ≥ 20 mg/l à J3. En analyse univariée, un antécédent d’insuffisance cardiaque (p = 0,05), la survenue d’un choc septique (p < 0,0001) et un score APACHE II ≥ 21 (p = 0,003) étaient associés à un risque de décès plus élevé. Les patients traités par une association d’antibiotiques avaient une mortalité moindre à 30 jours (21,4 % vs. 40,4 % en cas de monothérapie, p = 0,03). Celle-ci était en revanche indépendante du TRS de glycopeptide à J3 (qu’il soit ≥ 15, 20, 25 ou 30 mg/l). En analyse multivariée (régression logistique), la survenue d’un choc septique (OR, 4,3; IC 95 %, 1,4-13,1) et la présence d’une association d’antibiotiques actifs (OR, 0.4; IC 95 %, 0,1-1) étaient les seuls éléments prédictifs de la mortalité à 30 jours.Un traitement combinant un glycopeptide et un autre antibiotique actif (aminoside, rifampicine, acide fusidique ou fosfomycine) est associé à un meilleur pronostic en cas de BSARM. La mortalité semble indépendante du TRS de glycopeptide à J3.