Le Trouble de l’acquisition de la coordination (TAC) constitue un groupe hétérogène d’enfants porteurs de troubles moteurs. La nature de ces troubles est mal définie en raison de l’utilisation d’outils d’évaluation de performances motrices globales. Il apparaît ainsi dans la littérature un seul groupe commun à toutes les études qui ont tenté une classification de sous-types, avec des déficits à toutes les épreuves. L’objectif de cette étude est de définir les variables cliniques les plus discriminantes de ce groupe global ou mixte et de mettre en évidence les comorbidités spécifiques.Cinquant-huit enfants (6–13ans) présentant les critères du TAC selon le DSM-5 et appartenant à un sous-type TAC soit visuo-spatial/constructif, soit mixte ont été inclus et examinés de façon complète (neuropsychologique, neuro-psychomoteur avec une batterie développementale standardisée [NP-MOT], neurovisuel et avec une IRM systématique).Un déficit à l’imitation de gestes, perception digitale, praxies, dextérité manuelle, coordination des membres supérieurs et inférieurs, caractérise le groupe Mixte. Trente-trois pour cent de stretchs reflexes phasiques (SRP) sont observés à la dorsi-flexion du pied (tonus/NP-MOT) mais non associés à ces déficits ou à un sous-type de TAC mais avec un dysfonctionnement neurologique mineur au niveau du tonus postural (p=0,004) et une dysdiadococinésie (p=0,011). La présence d’un SRP augmente les troubles de la coordination globale et de la dextérité manuelle.Ces données suggèrent qu’il existe une forme discrète de spasticité distale affectant la commande motrice, rarement examinée avec le TAC, constituant une comorbidité sans la mise en évidence d’une anomalie cérébrale à l’IRM.