La splénomégalie palustre hyperimmune représente la phase d’état d’un syndrome d’hyperréactivité spécifique de l’infection palustre. Elle fait suite à des infections plasmodiales itératives pendant plusieurs années et survient préférentiellement sur des terrains génétiquement prédisposés. Elle est l’une des principales causes de splénomégalie majeure dans les pays d’endémie palustre, mais elle a également été décrite chez des sujets expatriés, d’origine africaine immigrés en Occident et, parfois, chez des sujets européens ayant vécu de façon prolongée dans des zones d’endémie palustre. Les critères diagnostiques comprennent : un séjour prolongé dans un pays d’endémie palustre, une splénomégalie souvent majeure, un taux élevé d’immunoglobulinesM, une très forte positivité de la sérologie plasmodiale et la régression de la splénomégalie d’au moins 40 % après six mois d’un traitement antipaludique curatif. Le diagnostic différentiel est dominé par les lymphomesB et lymphomes spléniques qui peuvent être identifiés par la recherche de clonalité des lymphocytes circulants. Des études récentes suggèrent qu’un traitement antipaludique curatif habituel est suffisant hors d’une zone endémique pour le paludisme.
Hyperreactive malarial splenomegaly (HMS) is the chronic stage of a long-term stimulation of the immune system secondary to plasmodial infections, more frequently in genetically predisposed patients. HMS is a leading cause of large tropical splenomegaly in endemic zones but has been described in immigrants from Africa and in some European expatriates living in endemic countries. Diagnostic criteria include: long-term stay in a endemic zone, often large splenomegaly, high IgM titer, high antiplasmodial antibody titer, regression by at least 40% of splenomegaly six months after curative antimalarial treatment. In tropical settings, B-cell lymphoma and splenic lymphoma are the main differential diagnoses, which may be identified by a clonality analysis. Recent studies suggest that HMS can be treated by a short-term antimalarial therapy as long as the patient resides out of a malarial endemic country.