La fatigue liée au cancer (FLC) est l’un des symptômes les plus communs et les plus pénibles du cancer et de son traitement. Elle peut être présente avant le début du traitement et s’accentue généralement pendant celui-ci. Comparée à la fatigue ressentie par des individus sains, la FLC est plus importante, plus pénible et moins facilement soulagée par le repos. La prévalence globale de la FLC a été estimée entre 25 et 99 %, en fonction de la population, du type de traitement et de la méthode d’évaluation. La FLC peut persister jusqu’à 5 ans après la fin du traitement, voire plus [1].L’objectif de cette méta-analyse de comparaisons indirectes (ou de réseau) était d’évaluer les effets relatifs de différents types d’activité physique ou d’exercice thérapeutique sur la FLC pendant et après le traitement contre le cancer. Nous avons actualisé l’étude déjà présentée sous forme de poster en 2014.Nous avons consulté des bases de données électroniques et recueillis les articles publiés jusqu’à juillet 2015. Nous avons inclus des études randomisées portant sur les effets de tous les types d’exercices ou d’activités physiques, ainsi que les traitements cognitivo-comportementaux ou les traitements de relaxation chez les patients atteints de fatigue liée au cancer pendant ou après les traitements contre le cancer. Tous les types de cancer étaient inclus. Le risque de partialité a été évalué. La fatigue étant évaluée au moyen de questionnaires différents ; nous avons utilisé la différence moyenne standardisée (DMS) comme mesure d’efficacité.Nous avons utilisé la méta-analyse de réseau bayésienne (modèles d’efficacité aléatoire) pour comparer l’efficacité des différentes interventions étudiées. Pour classer les interventions, nous avons calculé la probabilité que chaque intervention soit la plus efficace, la deuxième plus efficace, etc. Nous avons calculé la probabilité de SUCRA (surface sous classement cumulatif) ; cette valeur est égale à 1 si l’intervention est systématiquement classée comme la plus efficace ou à 0 si elle est systématiquement classée comme la moins efficace.Le nombre d’études incluses est passé de 176 en 2014 à 204 (97 pour la phase « pendant le traitement » et 107 pour la phase « post-traitement »). La probabilité de surface sous le classement cumulatif indique que la relaxation, le yoga, la danse et l’entraînement contre résistance sont probablement les interventions les plus efficaces.Les conclusions de la méta-analyse des comparaisons indirectes indiquent que l’entraînement contre résistance et la relaxation sont les plus efficaces pendant le traitement contre le cancer, alors qu’une association d’aérobic et d’entraînement contre résistance ou de Tai Chi peut s’avérer être la meilleure option après le traitement contre le cancer.