Si l’inutilité des hémocultures (Hc) dans la prise en charge des pyélonéphrites aiguës simples (PNAs) semble établie, leur place dans les prostatites aiguës (P) n’a jamais été étudiée.Étude multicentrique rétrospective nichée dans une cohorte de 347 P hospitalisées, l’apport des Hc a été analysé en précisant les particularités des cas à Hc prélevées et à Hc positives.Sur 347 patients, 261 (75 %) ont eu 755 Hc (2,9/patient) ; 106 Hc étaient positives, concernant 63 patients (21 %). Le germe était identique à l’ECBU pour 38 patients, et discordant pour 25 (germe différent à l’Hc pour 11, ECBU stérile pour 14) : 10 staphylocoques à coagulase négative (considérés comme souillure), 5 Escherichia coli, 2 Klebsiella, 2 Pseudomonas aeruginosa, 1 Proteus, 1 Enterococcus, 1 Enterobacter, 3 autres. Les Hc apportaient donc 15 diagnostics microbiologiques supplémentaires sur 261 (5,7 %). Les patients à Hc prélevées présentaient des tableaux plus sévères, a fortiori en cas d’Hc positive (Hc+ ) :Prostatites aiguës (n patients = 347)Hc prélevées (n patients = 261)Hc non prélevées (n patients = 86)Total (n = 261)Hc + (n = 53)Hc - (n = 208)p Hc + vs Hc -p Hc prélevées vs Hc non prélevéesÂge6165600,1630,37Température (°C)38,739,138,5< 0,0138,1< 0,01Frissons41 %66 %35 %< 0,0114 %< 0,01CRP (mg/l)1331451210,379< 0,01Délai apyrexie (j)33,72,9< 0,011,4< 0,01Bi-thérapie initiale57 %66 %54 %0,4437 %< 0,01Durée antibiothérapie (j)3442330,02300,03Durée hospitalisation (j)9,510,39,20,059,20,02Décès3%4%3%0,93%0,11Rechute microbiologique11 %13 %12 %> 0,96 %0,5Pour les P hospitalisées, les Hc étaient rarement (6 %) indispensables au diagnostic microbiologique ; ce rendement était toutefois le triple de celui rapporté pour les PNAs (2 %). Les Hc contribuaient aussi à l’établissement du pronostic, leur réalisation et plus encore leur positivité étant corrélée à la gravité du tableau.