Je présente l'étude taphonomique du gisement villafranchien moyen de Saint-Vallier (Drôme). Le nombre minimal d'individus (NMI) et le nombre des restes (NR) sont évalués. Les résultats montrent que les ossements sont tous mélangés et il n'y a pas d'endroits privilégiés pour l'accumulation d'une espèce ou d'un élément particulier. L'étude de l'orientation des restes à l'intérieur des lentilles fossilifères a été faite à l'aide de roses directionnelles : les fossiles sont orientés et parallèles au grand axe de la lentille. L'eau semble être l'agent principal de transport et d'accumulation : elle a entraîné les os, sans cependant les transporter sur des distances considérables.L'état d'altération de la surface osseuse témoigne d'un enfouissement rapide des fossiles. Les traces laissées par les Carnivores comme celles attribuées aux végétaux ont été étudiées ; ces dernières sont les plus nombreuses sur les os provenant du site. Les traces des Carnivores, comme la fragmentation osseuse, témoignent de l'activité des carnassiers sur les os ; toutefois, par la quantité et la qualité des dommages elles ne sont pas comparables avec celles qu'on détecte dans un repaire de Carnivore. Les prédateurs ont affecté les ossements, mais ils n'ont pas été les agents principaux d'accumulation des restes : ce rôle a été tenu par l'eau.L'étude des populations des espèces les plus abondantes du gisement, « Cervus philisi valliensis et Croizetoceros ramosus medius, faite à l'aide de diagrammes d'âge, a mis en évidence une différence entre les profils de mortalité des deux espèces. Celles-ci probablement ont subit la prédation de deux types de Carnivores, vivant dans deux milieux différents. « C. philisi habitait probablement les milieux forestiers, où il était la proie des Carnivores chassant à l'affût (le Lynx, le Léopard, le Machairodonte Megantereon cultridens), alors que Croizetoceros ramosus fréquentait des zones plus ouvertes, où il était la victime des chasseurs à vue (le Guépard et l'Hyène chasseresse).Nous n'avons trouvé aucun vestige humain associé aux couches villafranchiennes. La présence d'un Hominidé n'est pas nécessaire, non plus, pour expliquer l'accumulation osseuse ou les traces détectées sur les fossiles.
The taphonomic study of the Mid-Villafranchian palaeontologic deposit at Saint-Vallier (Drôme, France) is presented. The minimum number of individuals (MNI) and the number of identified specimens per taxon (NISP) are counted, as well as the different anatomical elements: the result points out that bones are mixed all together and there are no special places where either a particular species or anatomic remains could be accumulated. Orientation study of the bones inside the fossiliferous clusters is made by mirror image rose diagrams: bones are oriented and parallel to the long axis of the cluster. The water appears to be the principal agent for transport and accumulation of remains, nevertheless the fossils did not travel from a long distance.Weathering on bones is consistent with a fast burial. Carnivores marks are investigated too, as well as vegetable ones: the latter are the most abundant marks on the fossils from Saint-Vallier. Tooth marks and damages demonstrate that Carnivores activity on bones has existed, nevertheless they are less heavily pronounced than those one can find on bones from a Carnivore den. Carnivores affected remains but they are not the principal agents for transport and accumulation of fossils: this role was played by water.Population study on the most abundant Deer taxa, “Cervus” philisi valliensis and Croizetoceros ramosus medius, is made by age diagrams. They show a difference in the mortality profiles, implying the predation on different predators living in two different environments: “C.” philisi probably dwelled in woodlands, where it was killed by ambush hunting Carnivores (Lynx, Leopard, Megantereon cultridens), whereas Croizetoceros ramosus frequented more open landscapes, where it was killed by predators that hunted selecting the weakest animals among their preys (Cheetah and Hunting Hyaena).No Human tracks are founding the Villafranchian levels. Human presence is not necessary to explain either fossiliferous accumulation or mark on the bones.