Si les effets immuno-modulateurs des glucocorticoïdes sont recherchés en thérapeutique, les effets dits endocriniens sont responsables des effets secondaires néfastes d’une corticothérapie prolongée. Les glucocorticoïdes agissent en contrôlant la transcription de gènes cruciaux par liaison sur un récepteur nucléaire spécifique, exprimé notamment dans les cellules bêta pancréatiques. Nous avons évalué l’impact d’une exposition prolongée des cellules bêta aux glucocorticoïdes sur la réponse au glucose et au GLP-1.Les expériences sont réalisées sur la lignée INS-1E et les îlots de souris. La production d’AMPc et la sécrétion d’insuline sont mesurées par la technologie HTRF. L’expression, la distribution subcellulaire du récepteur GLP-1 sont suivies par western blot, immunofluorescence et microscopie confocale.L’exposition prolongée (≥ 24 heures) des cellules bêta à un glucocorticoïde de synthèse, la dexaméthasone (100 nM), diminue de 40 % la sécrétion d’insuline induite par le glucose, mais paradoxalement n’impacte pas la sécré-tion d’insuline potentialisée par le GLP-1 (20 nM). En lien avec la sécrétion, les cellules bêta exposées à la dexaméthasone présentent une augmentation significative de la production d’AMPc en réponse au GLP-1, sans modifier l’expres-sion du récepteur. Cette augmentation n’est pas observée en réponse au glucagon (20 nM), ou à un activateur direct de l’adénylate cyclase, la forskoline (100 nM). La présence d’un inhibiteur des phosphodiestérases, l’IBMX (1 mm), lors de la mesure de l’AMPc indique que cette augmentation n’est pas la consé-quence d’une modulation des phosphodiestérases. L’utilisation d’un antagoniste du récepteur nucléaire des glucocorticoïdes, le RU486 (1 µM), bloque cette augmentation d’AMPc.Cette étude révèle que le récepteur nucléaire des glucocorticoïdes module sélectivement le couplage du récepteur GLP-1 avec l’adénylate cyclase dans les cellules bêta pancréatiques. Intervenant sur la production d’AMPc, cette modulation pourrait se traduire par une activation différentielle de la PKA et d’Epac2 situées en aval.Les auteurs déclarent avoir un intérêt avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté. Contrat collaboratif avec Cisbio bioassays pour le développement des KIT HTRF.