Le Coping Strategies Questionnaire (CSQ) est utilisé dans le cadre de la rééducation musculosquelettique interprofessionnelle bernoise ambulatoire. Il porte sur la manière dont le patient gère la douleur (coping) : il vise à établir quelles stratégies le patient met en œuvre dans sa gestion de la douleur, comment il perçoit leur efficacité et quelles sont ses ressources. En cours de rééducation, on attend une amélioration des stratégies positives, une réduction des stratégies négatives et un accroissement de l’auto-efficacité.Le CSQ sert de critère d’évaluation pour la participation au programme de rééducation. Pendant le programme (après 4 semaines) et à la fin de ce dernier (après 12 semaines), il sert d’outil de suivi. Au terme du programme, les questionnaires sont envoyés afin d’évaluer la pertinence à long terme (6 mois, 1 an et 2ans après le début). Les données ont été évaluées et comparées au moyen de statistiques descriptives. Les résultats des patients ont été discutés dans le cadre de réunions d’équipe ; leurs forces et leurs faiblesses, leurs congruences et contradictions ont été relevées et comparées avec les théories actuelles sur la douleur chronique.Le taux de réponse sur tous les points mesurés s’est élevé à 60,8 % chez les 74 premiers patients. Pour faire une évaluation dans un contexte interprofessionnel, les items dramatisation, augmentation de l’activité, contrôle de la douleur et réduction de la douleur sont les plus utiles. Toutes les valeurs, y compris la valeur totale de toutes les stratégies, s’améliorent pendant le programme et se maintiennent également à un meilleur niveau à long terme.L’équipe interprofessionnelle est bien placée pour interpréter les résultats et les intégrer dans le processus de réflexion clinique. Cependant, les entretiens directs avec les patients demeurent encore trop rares.Le programme de rééducation multimodal semble pouvoir réguler de façon positive une tendance à la dramatisation. L’augmentation de l’activité ne semble pas être une stratégie positive chez tous les patients, puisque ceux qui en font trop souvent trop doivent apprendre à contrôler leur niveau d’activité de façon plus consciente par le biais du pacing. Tandis que le contrôle de la douleur s’améliore chez beaucoup de patients, certains d’entre eux n’ont guère de moyens pour la réduire au cours du programme. Le fait que l’intensité de la douleur elle-même ne soit guère influençable, mais que le degré de handicap diminue correspond à ce qui est rapporté au sujet de nombreux programmes de gestion de la douleur. Grâce à nos expériences positives avec le CSQ, nous l’appliquerons également à l’avenir à l’évaluation et à la mesure en cours de traitement dans le quotidien clinique de notre programme de rééducation ambulatoire.Le CSQ constitue un bon outil d’évaluation et de suivi pour le quotidien clinique. Dans certains cas, il paraît sensé de discuter des données de manière interprofessionnelle et avec le patient.