En situation d’épidémie à entérobactéries sécrétrices de carbapénémases, les recommandations comportent entre autres le recours à une unité dédiée. Notre institution a fait l’expérience d’une telle situation. Nous en rapportons ici l’impact médico-économique vu par les médecins.L’unité dédiée était ouverte sur un secteur fermé mobilisant 10/34 lits d’infectiologie, et en y affectant les personnels médicaux et soignants de ce même service. L’équipe soignante était renforcée pour répondre aux exigences de la continuité des soins, pour un fonctionnement du 20/9/13 au 20/1/14. Le recrutement durant cette période était comparé aux 2 années précédentes, en prenant les mêmes bornes temporelles. Le tableau de bord où sont enregistrés 28 paramètres de chaque patient hospitalisé, dont le groupe homogène de malade (GHM), la durée d’hospitalisation et « le revenu T2A » par patient était utilisé pour quantifier ces évènements.Les 4 mois de fonctionnement des 3 périodes 2011–2012, 2012–2013 et 2013–2014 avaient vu le recrutement de 388, 383 et 253 patients respectivement, l’unité dédiée accueillant 17 patients. Il était observé une variation significative des GHM, les infections respiratoires ayant diminué de 5 % et les hospitalisations non liées à une infection ayant augmenté de 5 % (p<0,001). Les infections liées aux soins baissaient de 57, 56 puis 33 respectivement. La durée moyenne d’hospitalisation était inchangée, entre 9 et 10 jours sur chacune de ces 3 périodes ; celle en unité dédiée était de 20±20 jours. Le calcul T2A indiquait un RUM moyen de successivement 4 529, 6 330 et 6 819 €. En prenant la première période comme référence, les variations étaient de + 667 138 € puis de – 32 045 €. Les coûts supplémentaires en ressources soignants étaient de + 77 000 €.L’unité dédiée en Infectiologie a perturbé le recrutement, empêchant l’accueil des infections respiratoires et celles associées aux soins. Le manque à gagner pour le service est de 776 183 €.