Selon la littérature, environ 20 % des arthrites septiques restent à bactériologie négative [1,2]. Ceci peut causer des problèmes diagnostiques avec de nombreuses affections, surtout les arthrites microcristallines et des difficultés thérapeutiques. Notre travail vise à déterminer les facteurs associés au non-identification du germe et à réaliser une revue de la littérature des causes de négativité des examens bactériologiques.Étude rétrospective réalisée dans un service de rhumatologie sur une période de 17 années incluant 59 malades chez lesquels le diagnostic d’arthrite septique a été retenu. Afin de déterminer les paramètres spécifiques relatifs à la mise en évidence du germe, nous avons scindé les patients en deux groupes : celui des patients avec un diagnostic bactériologique positif (groupe 1) et celui des patients dont le diagnostic étiologique d’arthrite septique avait été retenu sur des critères de présomption (groupe 2).Il s’agissait de 59 cas d’arthrite septique dont l’incidence annuelle était de 3,27 cas par an. L’âge moyen des patients était de 54,6±19 ans. Le diagnostic de certitude d’arthrite septique a été porté dans 45,76 % des cas sur des preuves bactériologiques et/ou histologiques (groupe 1). Le germe le plus souvent isolé était le staphylocoque (23,5 %). Dans 54,23 % des cas restants (groupe 2), il a été porté sur un faisceau d’arguments hautement évocateurs cliniques, paracliniques et évolutifs. En comparant les deux groupes nous n’avons pas trouvé de différence statistiquement significative concernant le sexe (p=0,535), le mode de début (p=0,589), les paramètres biologiques (p=0,346), les anomalies radiologiques (p=0,784) et l’étude bactériologique de la biopsie synoviale (p=0,707). Toutefois, l’âge>65 ans (p=0,007), les antécédents médicaux (p=0,008) et la localisation sterno-claviculaire (p=0,016) étaient plus souvent notés en cas d’identification du germe alors que l’impotence fonctionnelle était plus notée dans le groupe 2 avec une différence significative (p=0,024). Dans la littérature, la proportion de malades ayant des cultures négatives est d’environ 20 % [3], avec toutefois des variations d’une série à l’autre : 7–35 % [4–6]. Ces variations peuvent s’expliquer par des différences dans la qualité des examens bactériologiques, dans le recrutement des malades, dans les habitudes locales et dans le délai de mise en route de l’antibiothérapie [1]. Les critères d’inclusion peuvent aussi conduire à une variabilité des résultats [1]. L’échec d’isolement du germe peut être dû aussi à la fragilité du germe, à la faiblesse de l’inoculum bactérien ou à une antibiothérapie préalable prescrite à l’aveugle [2].Les arthrites septiques à bactériologie négative sont peu différentes de celles à bactériologie positive. La présence de facteurs de risque d’arthrite septique semble être le facteur le plus important associé à l’identification du germe. Des études à plus larges échelles et multicentrique s’avèrent indispensable afin d’établir des conclusions formelles.