Nous avons voulu étudier la proportion des médecins traitants (MT) qui suit les recommandations du néphrologue après sa consultation. Nous avons utilisé la vaccination contre l’hépatite B comme témoin du suivi de la recommandation du néphrologue par le MT qui présente l’avantage d’être recommandée chez tous les insuffisant rénaux et de ne pas avoir de caractère urgent.Lors d’une première consultation du néphrologue, il a été demandé par courrier au MT de débuter une vaccination contre l’hépatite B. Les patients ont été inclus lors de la consultation néphrologique suivante. Nous avons relevé les caractéristiques cliniques et biologiques des patients, leurs comorbidités, le délai entre le courrier et la deuxième consultation, le nombre de consultations du MT et si la vaccination a été débutée ou pas.Cent soixante-sept patients ont été inclus âgés de 71 ans avec une clairance moyenne selon MDRD de 30 mL/min. Le délai moyen entre les 2 consultations du néphrologue était de 15,3 semaines avec 3,4 consultations chez le MT en moyenne. Dans 58 % des cas, la vaccination n’avait pas été débutée. Aucune des caractéristiques des patients n’était prédictive de la vaccination en-dehors de la clairance légèrement mais significativement plus élevée chez les patients non vaccinés (31,8 vs 27,8 mL/min). Dans 92 % des cas aucune explication de l’absence de vaccination n’était donnée par le MT.Les recommandations des néphrologues ne sont suivies que moins d’une fois sur deux par le MT (42 %) concernant la vaccination. Rien ne permet de prédire si la demande adressée au MT sera réalisée. En particulier la gravité de la pathologie évaluée par l’âge et les comorbidités n’influence pas la décision de vacciner. Si ces résultats sont extrapolables à l’ensemble des demandes faites par le néphrologue au MT, cela peut rendre difficile le schéma du suivi alterné de l’insuffisance rénale.