La restriction protidique est indiquée dans le cas d’insuffisance rénale modérée en phase de prédialyse. En pratique, elle n’est pas facile à réaliser.Dans le cadre de l’évaluation de la prise en charge diététique de 35 patients diabétiques de type 1 connus depuis plus de 20 ans, actuellement au stade d’insuffisance rénale modérée (clairance de créatinine comprise entre 30 et 60 ml/mn), tous mis sous régime de restriction protidique (0,6 à 0,7g/jour) associé à un apport énergétique d’au moins 30-35 kcal/kg/j depuis environ 3 mois, nous réalisons une enquête alimentaire sur 3 jours incluant un jour de week-end.L’analyse de l’enquête révèle un apport énergétique global insuffisant chez tous nos patients (1 437,00±247,34 cal/jour) associé à un apport protidique (0,8 g/jour) supérieur à la valeur recherchée. Les apports potassique (3,96±0,46 g/jour) et sodique (2 493,07±167,55 mg/jour) sont excessifs. L’apport calcique (629,07±167,55 mg/jour) est insuffisant. Par contre, celui du phosphore (900 mg/jour) est satisfaisant. L’alimentation de nos patients est déséquilibrée.Plusieurs études confirment l’effet additif des régimes hypoprotidiques aux stratégies de préservation rénale reconnues. Cependant, nous nous apercevons vite en prescrivant ces régimes que les patients ont tendance à réduire plus facilement leurs apports caloriques. Le risque majeur de ces régimes mal surveillés est la dénutrition qui constitue un facteur de mauvais pronostic chez l’insuffisant rénal.La surveillance rigoureuse de ces patients à l’aide d’entretiens diététiques répétés est indispensable. Elle permettra avec les autres mesures thérapeutiques, de retarder le recours à l’hémodialyse et d’éviter l’installation rapide d’une dénutrition de mauvais pronostic.