La naissance est suivie de la mise en place progressive chez le nouveau-né d'une flore intestinale très riche, composée de nombreuses espèces différentes de bactéries. Cette colonisation crée une interface très particulière entre les bactéries et la cellule épithéliale de l'intestin qui débouche sur l'acceptation réciproque des 2 protagonistes. Cette relation particulière entre l'hôte et sa flore intestinale est à l'origine de l'induction immunitaire innée et adaptative. L'interface optimale entre ces dernières permet notamment l'acquisition de la tolérance à l'antigène alimentaire. Des études épidémiologiques récentes soulèvent l'hypothèse qu'une inadéquation de cette interface en bas âge puisse être à l'origine de désordres immunitaires ultérieurs. En outre, toutes les bactéries ne paraissent pas avoir la même importance dans l'initiation de ces mécanismes. Ainsi, la médecine périnatale moderne pourrait entraîner une modification précoce de l'interface hôte–bactéries. Une meilleure compréhension des mécanismes régissant l'induction immunitaire par cet envahissement bactérien dans le jeune âge, devrait permettre de mieux définir les moyens à mettre en place pour optimiser cette étape cruciale, sans renier les acquis positifs de la médecine périnatale de ces dernières années.
The birth process allows the progressive formation of complex intestinal microflora composed of myriad bacteria, leading to this recently identified host-bacterial mutualism in the human intestine. This kind of cross-talk originating from birth is opportunistically used by the young host to initiate its own immune system. Recent epidemiogical data support the hypothesis that some increasing immune deviances observed in the last 2 decades could have originated from a modification of the bacterial environment in young populations. Our modern approach to perinatal care may, to some extent, have modified inadequately the overall quality of this bacterial-host interface. The international medical community has to be made aware of the increasing importance that initial colonising intestinal microflora could have on the health and well-being of the host later in life. It is of great concern to decrease these possible negative influences and to discover in the near future the possible means of helping to manipulate positively the gut microbiotia of infants.