Le traitement de la leishmaniose viscerale des patients VIH+ se heurte a des echecs (inefficacite therapeutique et rechutes) lies a la resistance aux medicaments, a leur toxicite et a l'immunodepression induite par la maladie. Le but de notre travail est de faire le point sur les conduites therapeutiques observees au CHU de la Conception de Marseille chez des patients VIH+ atteints de leishmanioses viscerales traites par amphotericine B liposomale (L-AmB). Sur les cinq dossiers cliniques exploitables recueillis depuis 1998, les protocoles utilises ont en commun l'administration d'une dose de charge de L-AmB comprise entre 2,9 et 4,1 mg/kg par jour repartie sur cinq a 24 jours, suivie de l'administration de doses d'entretien de 2,7 a 3,8 mg/kg par injection tous les 15 jours environ. Les traitements d'attaque a doses de charge elevees (dose cumulee a j30 de 60 a 86 mg/kg) ont entraine des resultats cliniques et biologiques favorables en terme de guerison chez quatre patients. La prophylaxie secondaire par L-AmB s'est revelee efficace et bien toleree chez trois patients. Bien que la revue de la litterature et les resultats de notre etude ne permettent pas de valider un protocole therapeutique standard, un traitement initial par L-AmB a des doses superieures a celles preconisees par l'autorisation de mise sur le marche (AMM) et une prophylaxie secondaire par L-AmB associee a un traitement antiretroviral (ARV) efficace semblent les atouts majeurs pour obtenir une guerison. Elargir cette etude a un essai multicentrique permettrait de definir les conditions d'instauration de la prophylaxie secondaire, sa duree, d'apprehender le risque d'echappement therapeutique et d'evaluer le gain en terme de duree de vie.
Treatment of visceral leishmaniasis in HIV patients encounters inefficacy and relapse due to drug resistance, toxicity and immunodepression. Our goal was to evaluate treatment of these patients by liposomal amphotericin B (L-AmB). Since 1998, five clinical files were exploitable out of 13 patients. Protocols used bolus doses ranging between 2.9 and 4.1 mg/kg dispatched on 5-24 days, followed by maintenance dose ranging from 2.7 to 3.8 mg/kg every 15 days. Attack treatment involved high bolus dose (cumulated doses ranging from 60 to 86 mg/kg at day 30) and allowed favorable clinical and biological results with healing in four patients. Secondary prophylaxis with L-AmB has been efficacious and well tolerated in three patients. Although literature and study results cannot indicate a standard therapeutic care in these patients, an initial treatment by L-AmB at doses higher than marketing-approved doses with a secondary prophylaxis by L-AmB associated with an antiretroviral treatment seem to be major asset in order to obtain healing. Expanding this study to a multicenter trial should allow to better define the frequency and duration of the secondary prophylaxis and to evaluate the risk of therapeutic escape as well as the life-span increase.