Afin de determiner le risque cytogenetique et genotoxique associea une premiere administration therapeutique d'iode 131 (3,7 GBq) chez 50 patients atteints d'un cancer differencie de la thyroide, nous avons estime un index dosimetrique qui reflete la dose absorbee par les lymphocytes circulants a 4 jours et jusqu'a 2 ans apres le traitement. Materiel et methodes : Pour denombrer les anomalies chromosomiques, un prelevement sanguin considere comme temoin a precede la premiere administration d'iode 131, les autres ont ete effectues 4 jours, 3 mois, 6 mois, 1 an et 2 ans apres. Deux methodes ont ete appliquees : la methode de cytogenetique conventionnelle et celle de la peinture du chromosome 4 (FISH). Resultats : La moyenne des index dosimetriques estimee 4 jours apres l'administration d'iode 131 est de 0,52 Gy, 0,46 Gy a 3 mois, 0.45 Gy a 6 mois, 0,45 Gy a 1 an et 0,42 Gy a 2 ans a l'aide de la cytogenetique conventionnelle et elle est de 0,47Gy a 4 jours, 0,45Gy a 3 mois, 0.44 Gy a 6 mois, 0,44 Gy a 1 an et 0,42 Gy a 2 ans par la peinture du chromosome 4. Ces valeurs sont 2 a 4 fois superieures a celles calculees a partir des donnees du MIRD (0,13 Gy). Cette divergence peut etre due a l'etat d'hypothyroidie de ces patients qui peut en effet ralentir l'elimination renale d'iode 131 et augmenter notablement l'irradiation de l'organisme. Le suivi des patients apres administration d'iode 131 a montre la persistance de ces anomalies. Conclusion : Ces deux methodes permettent une dosimetrie biologique retrospective pendant une periode de 2 ans. Les estimations des doses et l'etude de la variation de ces anomalies en fonction du temps serviront a cerner les doses moyennes susceptibles d'induire un effet cancerigene.