Peu d’informations sont disponibles sur la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les infections bactériennes. Nous avons voulu évaluer s’il existait un impact de la prise d’AINS au cours des pyélonéphrites aiguës (PNA).Nous avons analysé de manière rétrospective les PNA chez des femmes hospitalisées en Maladies Infectieuses au CHU de Limoges en 2006 et 2007. Les complications retenues pour l’analyse étaient : sepsis sévère, choc septique, abcès rénal, recours à la chirurgie.68 femmes ont été incluses avec un âge moyen de 53,4 ans (18-97 ans). Chez 14 de ces femmes, on retrouvait l’utilisation d’un AINS avant l’hospitalisation. II y a eu 11 complications : 6 avec AINS et 5 sans AINS (42,8 % vs 9,3 %, p = 0,008). La prise d’AINS n’avait pas d’influence sur le délai d’obtention de l’apyrexie (p = 0,6) ni sur la durée de l’hospitalisation (p = 0,7). L’AINS était prescrit par le médecin traitant devant la fièvre dans 11 cas et en automédication dans 3 cas. Dans seulement 2 cas, un antibiotique était associé.Dans la littérature, il n’existe pas d’étude chez l’homme évaluant l’impact des AINS sur l’évolution des PNA. Les quelques études chez l’animal sont contradictoires. Notre étude montre que l’utilisation des AINS favorise la survenue de complications au cours des PNA. Il faut noter que les AINS avaient été prescrits dans certains cas sur une fièvre nue, à visée antipyrétique.Notre étude démontre que les AINS n’ont pas leur place dans la prise en charge des PNA, étant donné le risque accru de complications. Cette étude ne peut à elle seule répondre pour l’ensemble des infections bactériennes. Ces données nécessiteraient d’être confirmées dans une étude de plus grande ampleur.